lundi 31 décembre 2012

Conférences “Simondon, Culture et Invention”


Le programme de l’Atelier Simondon 2013

Atelier Simondon “Culture et Invention” 2012-2013

à l’Ecole Normale Supérieure 45, rue d’Ulm, de 18h à 20h30,

Mardi 8 janvier (salle Cavaillès)
Sophie de Beaune : L’Homme et l’Outil : invention et innovation dans la préhistoire 

Mardi 12 février (Amphithéâtre Rataud)
Vincent Beaubois : Simondon, design et technophanie 

Mardi 19 mars (salle Cavaillès)
Ludovic Duhem : Engins de mort. Technique, individuation et thanatologie 

Mardi 9 avril (Amphithéâtre Rataud)
Christian Fauré : Simondon et les data 

Mardi 14 mai (Amphithéâtre Rataud)
Jean-Hugues Barthélémy : De Foucault à Simondon. Les enjeux politiques du transindividuel


Mardi 4 juin (salle Cavaillès)
Andrew Feenberg : Simondon et Marx 

L’Atelier Simondon est organisé conjointement avec le Cirphles et l’École Normale Supérieure. Ses activités sont soutenues par le Laboratoire disciplinaire Pensée des Sciences et le Groupe Histoire Philosophie Sciences. L’Atelier Simondon est animé par Vincent Bontems (LARSIM) ; il organise en collaboration avec Jean-Hugues Bathélémy et la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Nord le séminaire "Culture et Invention". 

mercredi 12 décembre 2012

Ingeborg Bachmann et Paul Celan, Le Temps du cœur, Correspondance

Ce samedi 15 décembre à 12 h
à la
Librairie Quartiers Latins
14, Place des Martyrs
1000 Bruxelles

Ingeborg Bachmann et Paul Celan, poètes
Le Temps du cœur, Correspondance

Présentée par Bertrand Badiou, traducteur

« L’écriture est au centre de la vie de chacun des correspondants, dont les noms apparaissent dans les comptes rendus critiques, dès le début des années 1950, souvent au sein d’une même phrase, comme étant ceux des représentants les plus importants de la poésie lyrique allemande de l’après-guerre. Mais écrire n’est pas chose simple, ni pour l’un ni pour l’autre – et écrire des lettres n’est pas moins difficile. L’imperfection du dire, la lutte avec les mots, la révolte contre le mutisme, occupent une place centrale dans cet échange épistolaire. » Bertrand Badiou

Ingeborg Bachmann, poète et écrivain autrichienne, est née à Klagenfurt en Carinthie en 1926 et morte à Rome en 1973. Parmi ses œuvres les plus importantes, on peut mentionner : Malina (1971), Franza (1979), Leçons de Francfort (1980). Tout récemment ont été publiées : Œuvres (Thesaurus, Actes Sud) et Journal de guerre (Actes Sud).

Paul Celan, né en 1920, est un poète et traducteur roumain de langue allemande. Il est mort à Paris le 20 avril 1970, probablement après s’être jeté du pont Mirabeau dans la Seine. Parmi ces recueils de poèmes les plus importants : la Rose de personne (Le Nouveau commerce, 1979), Pavot et mémoire (Christian Bourgois, 1987), Contrainte de lumière (Belin, 1989), Strette et autres poèmes (Mercure de France, 1990). Et en prose : Entretien dans la montagne (Fata Morgana, 2010).

Le Temps du cœur est édité par Le Seuil, dans la collection la Librairie du XXIème siècle.

Entrée libre.

lundi 3 décembre 2012

“Art – topologie – psychanalyse”

Nous sommes heureux d’annoncer la mise en ligne du site

“Art – topologie – psychanalyse”

https://sites.google.com/site/arttopologiepsychanalyse/

Ce site (ses premières pages) constitue le début de l’une des concrétisations du programme de recherche “Art – topologie – psychanalyse” de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles – Ecole supérieure des arts.

http://www.arba-esa.be/fr/site.php?cid=11&pid=101

Amélie de Beauffort, Au bord du huit, entropie III, (détail).

Ce programme se propose de mener une réflexion dans le champ de l'esthétique sur les relations non métaphoriques entre les domaines des arts plastiques, de la topologie mathématique (les théories des nœuds, des surfaces unilatères et des catastrophes) et de la théorie psychanalytique. Au centre de ce champ se situent la question du sujet, qu'il soit artiste ou spectateur, et les questions de projection et d'identification à l'œuvre d'art. L'interaction théorie/pratique produira tant des retombées depuis les œuvres sur le champ théorique que des modifications à l'intérieur du champ de la production artistique elle-même. Sont visés la question de la lecture de l'œuvre d'art, mais également les effets de la sortie de l'espace euclidien pour les gestes de la création.

Ce programme de recherche rassemble des plasticiens, des mathématiciens et des psychanalystes. Outre ce site web, il se concrétise par l’organisation de journées d'études et d'expositions (voir la rubrique “actualités” du site).

Personnes de contact : Lucien Massaert, Amélie de Beauffort : lucien.massaert@lapartdeloeil.be

Amélie de Beauffort, Mur polyester.
This programme proposes to carry out research within the field of æsthetics, focusing on nonmetaphorical relations between the realms of the visual arts, mathematical topology (the theories of knots, of unilateral surfaces and of catastrophes) and psychoanalytical theory. Pivotal to this are the question of the subject, whether as artist or as spectator, and those of projection and identification with the work of art. The interaction between theory and practice will yield both some spin-off from the works on to the theoretical realm and transformations within the field of artistic production itself. The goals of this programme include the question of how to read a work of art, but also the effects on the gestures of creation of relinquishing a Euclidean space.

Development: this research programme will lead to the production of a web site and to the organisation of seminars and exhibitions. It will bring together visual artists, mathematicians and psychoanalysts.

Contact persons: Lucien Massaert, Amélie de Beauffort: lucien.massaert@lapartdeloeil.be

lundi 12 novembre 2012

Colloque : Force de figures

Colloque : Force de figures

Le travail de la figurabilité entre texte et image
23-24 novembre 2012
Paris - Fondation Biermans-Lapôtre
Cité internationale universitaire,
9a Boulevard Jourdan
75014 Paris

"Ce colloque s’attachera à mettre en évidence comment les diverses théories critiques de la représentation développées ces dernières années (approches psychanalytiques, phénoménologiques, sémiotiques, etc.) ont cherché à rendre compte du travail de la figurabilité en mettant au point un véritable outil herméneutique dans les termes d’une analyse figurale. Il se donne pour objectif d’enrichir la construction théorique de la figurabilité dans le champ du lisible et du visible."

Vendredi 23
09h30 Agnès Guiderdoni (FNRS-UCL) et Ralph Dekoninck (UCL), « Donner corps à l’ombre, vie au corps, & âme à la figure muette » (Richeome). De la figure à la figurabilité au premier âge moderne
11h15 Florence Dumora (Paris VII), Force de rêve : figural et figurabilité avant la Traumdeutung
14h Denis Bertrand (Paris VIII), Figure et figurabilité : approche sémiotique
15h15 Jacques Aumont (Paris III), Un art d’apparition
16h45 Mauro Carbone (Lyon 3), La déformation en tant que principe de déreprésentation : le Cézanne des philosophes français,

Samedi 24
09h30 Bernard Vouilloux (Paris IV), La figurabilité entre la représentation, le figural et la figuration
11h Bertrand Rougé (Pau), Énergie des figures et indiscernabilité : autour de la fin de l’art entre rhétorique et arts visuels
14h Bruno Nassim Aboudrar (Paris III), Moins que la figure
15h30 Daniele Guastini (Roma 3), Transfigurabilité et transcendance. À partir de Louis Marin

lundi 5 novembre 2012

picture / tableau /screen

picture / tableau /screen

a visual symposium at UCA Canterbury
organised by Moyra Derby and Matthew de Pulford

Herbert Read Gallery
UCA Canterbury
New Dover Road
Canterbury
CT1 3AN

6 November - 4 December 2012

Gallery-based discussion with the artists and supporting speakers each Tuesday at 3pm

Picture / Tableau /Screen are terms shared by film, photography, painting and other fine art practices that engage with the pictorial. The visual symposium at UCA’s Herbert Read Gallery will consider the distinct but overlapping contexts they might open up.

Four separate installations of work will take place on consecutive Tuesdays in November 2012. Each installation will be followed by a talk and gallery-based discussion with the artists.

The ongoing installation of work during the symposium aims to foreground the process of work becoming aligned to a viewer and a viewing space. Viewing is considered active, offering a form of participation within the restraints of the pictorial. This alignment is considered a dialogic moment between art object, environment and viewer at which point all three become active participants (1).

Picture / Tableau / Screen all imply the sense of something composed, ‘cut out’ (2) distanced, staged and contained in order to be looked at. George Berkley writing in 1732 asks us to imagine a ‘diaphanous plane erected near the eye and perpendicular to the horizon’ (3), a theoretical proposition that delineates a pictorial version of vision. Proposed here as an articulation of ‘picture’ ‘tableau’ and ‘screen’, Berkley’s plane can be said to both enable and stand in the way of visibility. An external projection that infers an internal counterpart, it shares with these three terms the presumption of a front; it is a plane that faces a viewer. Within the pictorial, the quality of facing activates an attitude of looking, a particular form of attention and reception, even if it is articulated through turning away or moving past.

________________________________________

(1) Jacques Rancière The Emancipated Spectator ‘Being a spectator is not some passive condition that we should transform into activity. It is our normal situation’ (Verso 2009 p 17)
(2) Roland Barthes Diderot, Brecht, Eisenstein 1977 tableau as ‘cut out’ in Image, Music, Text (Fontana Press 1977 p 69-78)
(3) George Berkley The Theory of Vision Vindicated 1732 (The Works of George Berkley). Jonathan Crary discusses Berkley’s ‘diaphanous plane’ in Techniques of the Observer: On Vision and Modernity in the Nineteenth Century (Mitt Press 1990 p55)

Installation 1
Tues Nov 6th open discussion at 3pm
Angus Saunders –Dunnachie ; Mick Finch ; Derek Hampson ; Jost Münster

Installation 2
Tues Nov 13th open discussion at 3pm
Beth Harland and John Gillet ; Joan Key and Anton Lukoszevieze ; Laura Lisbon ; Andrea Medjesi-Jones

Installation 3
Tues Nov 20th open discussion at 3pm
Nicky Hamlyn ; Bob Matthews ; Philomene Perecki

Installation 4
Tues Nov 27th open discussion at 3pm
Ian Bottle ; Kate Hawkins ; Anthony Matt ; Pat O'Connor

Discussions supported by:
Moyra Derby ; Mathew de Puford ; Mick Finch ; Adrain Lovis ; Dominc Rahtz

mardi 30 octobre 2012

Christian Ruby , deux conférences

Christian Ruby
deux conférences

La question du spectateur et ses figures contemporaines
mardi 6 novembre 2012 : à18h
au Musée Juif de Belgique
rue des Minimes, 21 – 1000 Bruxelles
dans le cadre de l’exposition « Images de soi : Images de l’autre »
étudiants et anciens étudiants
de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles

« Le plus souvent la figure du spectateur est péjorée, on se moque de lui, on le dit ou le trouve “bête”. Les artistes et metteurs en scène veulent même le secouer, le violenter, le remuer, le malmener [...] au point que le spectateur, de nos jours, se sent fragilisé. Fragilisé dans son attitude, dans son propos, dans sa présence même. Surtout, il ne dispose pas de légitimation, pas d’instance à laquelle se référer pour partager ses soucis. D’une certaine manière, mon propos lui en donne une, en expliquant qu’il est indispensable, en quoi il l’est, et qu’il n’est pas l’idiot pour lequel on veut le faire passer ».

Que faire du romantisme de nos jours ?
Réflexions sur le spectateur et l’institution muséale
mercredi 7 novembre 2012 à 18h30
à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles
144, rue du Midi – 1000 Bruxelles
Auditoire Horta
Une intervention dans le cadre du module “Pollen ou hérisson ?”
Organisé par Dirk Dehouck.

Partant de la question de ce qu’il faut entendre par “romantisme” et si l’on peut en arrêter un concept, il s’agira d’en examiner les présupposés à l’aune de notre actualité. Qu’en est-il pour nous du “sujet” et de “l’esthétique”, ou encore de la conception du “spectateur” tels que nous en héritions depuis ce moment où chacune de ces notions firent l’objet d’une réélaboration conséquente dont nous pourrions encore être prisonnier ? Ces questions seront toutefois abordées de façon plus précise par le biais d’une analyse de l’institution muséale et de son paradoxe telle qu’on peut le reconstruire à travers l’œuvre de l’un des représentants les plus importants du romantisme allemand, Friedrich von Schlegel.
En élargissant l’horizon de ces questions, on abordera également ce qu’il en est du “projet de formation” légué par ce moment. Il s’agira de formuler quelques hypothèses sur les principes susceptibles d’orienter aujourd’hui la mise en œuvre d’une formation artistique libérée d’une “esthétique” et d’une politique d’instrumentalisation généralisée.

***

Pistes de lecture
Friedrich von Schlegel, Descriptions de tableaux, 1802, Paris, ENSBA, 2001.
Christian Ruby, L’âge du public et du spectateur. Essais sur les dispositions esthétiques et politiques du public moderne, Bruxelles, La lettre volée, 2007, pp. 55-71 ; 161-185 et Nouvelles Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, Bruxelles, éd. La Lettre volée, 2005, pp. 29-36 ; 107-128.

mercredi 18 juillet 2012

Symposium - Practice makes Perfect

Symposium - Practice makes Perfect

Theorising Method in Visual Research
Swansea Metropolitan University Sept 6th & 7th 2012

Early Bird Registration Now Open
http://www.smu.ac.uk/practicemakesperfect/

This two-day symposium brings together post-graduate, post-doctoral and independent researchers to present and debate the issue of methodology in practice-based and practice-led research. This is an opportunity to theorise methods within a methodological framework in
order to generate dialogues and synthesise potential models that move the debate forward.

Key note speaker confirmed; Dr Jac Saorsa
Dr Jac Saorsa is a visual artist, writer and researcher in art practice and philosophy. She has exhibited her work and lectured internationally and is currently Programme Director of the MA/MFA Fine Art at Cardiff Metropolitan University School of Art and Design where she lectures in the theory and practice of drawing. Recent publications include her second book, Narrating the Catastrophe: an artist’s dialogue with Deleuze and Ricoeur, 2011, Intellect Books.

samedi 14 juillet 2012

Colloque Henri Maldiney

Colloque Henri Maldiney : une existence philosophique. Traversées phénoménologiques

LYON / ENS PARIS
12 octobre 2012 à Lyon
13 et 14 octobre 2012 à l’ENS PARIS, rue d’Ulm

Organisateurs : Archives Husserl, Faculté de Philosophie de l’Université Jean Moulin Lyon 3, Association Internationale Henri Maldiney

2012, Henri Maldiney entre dans sa centième année. Opportunité pour à la fois célébrer l’homme et le penseur, distinguer une pensée singulière et lui donner toute sa mesure. Maldiney a passé sa vie de penseur à interpeler les traditions de pensée qu’elles soient philosophique, métaphysique, phénoménologique, esthétique ou psychiatrique. Ses interrogations furent à maintes reprises d’authentiques moments de rencontres tant intellectuelles qu’humaines.

Réédition de Regard Parole Espace aux Editions du Cerf

12 octobre à Lyon

A l’Université Jean Moulin Lyon 3 – Amphithéâtre Huvelin 15, quai Claude Bernard Lyon 7ème

Matin : Esthétique et architecture
Ouverture du colloque : Jean-Philippe Pierron
Jean-Pierre Charcosset : Maldiney, lecteur de Francis Ponge
Mauro Carbone : Maldiney et la peinture de Cézanne
Jiang Dandan : Le surgissement dans l’Ouvert : évènement esthétique chez Henri Maldiney
Andréas Pinoti : La monumentalité
Chris Younès : A l’épreuve d’exister, transpassabilté et transpossibilité
Après-midi : Esthétique et psychiatrie
Raphaëlle Cazal : Architecture et existence : le renouvellement maldinéen de la pensée heideggérienne de l’habiter
Michèle Gennart : Être soi et prendre corps, Une illustration de l’apport de Maldiney à la psychiatrie phénoménologique
Dr Pierre-Marie Charazac : Apport de Maldiney dans la pratique psychiatrique
Table ronde : Maldiney maître de pensée : Pierre Mathey, Stéphane Deluermoz, Roger Dextre, Noémie Meguerditchian

Journées des 13 et 14 octobre
À l’Ecole Normale Supérieure, salle Dessane, 45, rue d’Ulm, Paris 5ème

13 octobre rue d’Ulm

Ouverture du colloque : Jocelyn Benoist
Matin
Renaud Barbaras, L’essence de la réceptivité : transpassibilité ou désir ?
Bernard Rordorf, Jacques Schotte, l’ami, l’ouvreur
Francis Wybrands, L’écriture la voix
Après-midi
Eliane Escoubas, HOMO PICTOR, De la sensibilité à l’œuvre
Yannick Courtel, Quand le poème ne dit rien. Notes sur quelques vers de W. Stevens
Rita Messori, L’esthétique du paysage chez Henri Maldiney

14 octobre rue d’Ulm

Matin
Sarah Brunel, "Entre Un et Rien" : dépassement ou retour de l'ontologie ?
Marlène Zarader, Une philosophie de l’avènement
Frédéric Jacquet, Sentir et exister – seul l’événement est à vivre
Après-midi
Pierre Sauvanet¸ La question du rythme dans l’œuvre d’Henri Maldiney : approche et discussion
Françoise Dastur, Langage Parole et existence (à partir de Aîtres de la langue et demeures de la pensée et Regard Parole Espace)

dimanche 8 juillet 2012

Amélie de Beauffort expose

Amélie de Beauffort
“La pierre dans les yeux” du 07 / 07 au 31 / 07 / 2012
ouvert pendant les vacances et les weekends
Sabine Wachters Fine Arts
Gallery Knokke Golvenstraat 11
8300 Knokke-Zoute, Be
+32 (0) 50.61.58.35
http://www.sabinewachters.com/index.php?article_id=1

« L’œil de Méduse a tapé dans celui d’Amélie de Beauffort qui, à la suite de Persée et de tant d’artistes, a interprété ce moment étrange qu’on appelle le ‘regard’. Elle a voulu aller y voir et s’est saisie de Méduse. Elle nous propose une réflexion sur le parcours qui rattache le mythe à la vie, Méduse aux méduses, « pourquoi ce terrible nom pour un être si charmant ? » demandait Michelet alors même qu’il défendait la Sorcière. La psychanalyse aura dévoilé l’association entre le regard pétrifiant de Méduse et le sexe de la femme, de la mère sans doute. Face à la grande méduse animale évoluant sur un écran de cinéma, Paul Valéry, fasciné, voyait un « songe d’Eros » dépassant toute impudicité humaine.

Ce n’est donc pas comme Persée, par la confrontation mortelle, maîtrisante, qu’Amélie de Beauffort aborde le monde de Méduse. Elle entre en contact avec ce monde, le fait sien. Alors que la monstrueuse (trop belle ?) tête de la Gorgone pétrifie [« On dit que ce prodige est pire qu’un tonnerre, qu’il ne faut que le voir pour n’être plus que pierre » (Corneille, Andromède, IV, iv)], l’atmosphère créée par les œuvres d’Amélie de Beauffort relève du mouvement, des méandres, de la sinuosité, de la transparence qui n’empêche ni la noirceur ni la disparition. L’artiste se sert de l’appareil photographique non comme du bouclier de Persée mais pour montrer et être à son tour montrée par les méduses, pour détourner l’appareil de sa fonction mortelle de capture et le forcer à recevoir l’éblouissement d’un miroir mouvant, l’eau de la mer touchée par la lumière. On se souviendra des extraordinaires vélins de Charles Alexandre Lesueur atteignant la limite du visible, la mouvance transparente de la tache pour illustrer l’Histoire générale des méduses de François Péron. Si Amélie de Beauffort a conservé quelque chose du mythe de Méduse c’est l’élément temporel, celui de l’instant, de la fulgurance dans laquelle se croisent de manière fatale deux yeux. Il nous semble même les percevoir dans le fond de l’un des photogrammes qui tentent d’échapper à la fixité et disent la pure présence du mouvement, le devenir de la forme par le mouvement.
La constellation du sculpteur III, poinçons sur impression jet d’encre pigmentaire, 2012

Le référent des photogrammes nous est donné à voir dans les volumes noirs fixés au mur et ces volumes eux-mêmes cachent, sous la noirceur de l’encre, la transparence un peu opaque de leur matériau, le calque en polyester. Chevelure de Méduse autant que bouclier convexe, les volumes noirs tranchés à la main, encrés au rouleau, transformés en volumes par des mouvements de torsion et de retournement, se font miroir noir montrant la présence de l’opacité au revers du brillant. […] Le jeu sur les transparences et la réversibilité se retrouve dans les formes géométriques aux couleurs vives et affirmatives apposées au mur Elles exposent en quelque sorte l’écrasement des méduses, leur aplatissement, la géométrisation de leur mouvement et de leur volume. Si l’ondulation des ombrelles se trouve évidemment rigidifié par les lignes droites et les angles, l’impossibilité de la capture reste quant à elle maintenue par des effets optiques. Le rouleau encreur se bloque aux lisières des bandes collées et la couleur des bandes face au regardeur se trouve en fait au revers de la feuille.
Œil, regard, volume, rythme, mouvement, lumière sont autant de questions plastiques fondamentales auxquelles les méduses nous invitent à réfléchir. Surtout celles qui ont des ocelles, comme Aurelia aurita. Amélie de Beauffort, en allant les photographier, les a en quelque sorte interviewées, elles se sont vues. La méduse ocellée réagit à la lumière par une accélération du rythme, lequel est aussi produit par les influx sensoriels. L’ocelle n’est pas « l’image schématique de l’oeil », affirmait Roger Caillois qui proposait de voir deux réalités distinctes mais similaires quant à « la forme circulaire commune à l’organe et au dessin ». Chez l’homme, ajoutait Caillois, l’effet optique de l’ocelle « met en branle l’imagination ». Pas de science sans imagination, d’où peut être le terme « eye-like bodies » choisi par Edward Forbes pour parler des ocelles dans son étude sur les méduses.
[…] De par leur matière aussi les méduses rencontrent la question du regard. La matière transparente, un peu visqueuse, gélatineuse, glissante, de même que le milieu dans lequel la méduse se meut rappellent les conditions mêmes du visible, ce sans quoi, au dire d’Aristote, l’on ne verrait pas : le diaphane. L’eau et l’air sont le diaphane dans lequel la vision advient par l’intermédiaire des couleurs. L’œil voit parce qu’il participe au diaphane, il en est fait.
Les recherches d’Amélie de Beauffort indiquent comme une confidence reçue du monde animal et qui importe à l’œuvre d’art. La méduse possède un pouvoir urticant ; n’est-ce pas là que nous touchons à l’une des fonctions premières de l’œuvre d’art ? »
Chakè Matossian

dossier de presse disponible sur www.debeauffort.net
http://www.debeauffort.net/pdf/presse%20web%20ds%20les%20yeux.pdf
Le dossier de presse comporte le texte complet de Chakè Matossian.

samedi 16 juin 2012

Aurélie Gravelat expose

Specific Space
Aurélie Gravelat, Florine Leoni, Sylvain Baumann, Pierre Labat, Clément Laigle
exposition du 13 juin au 2 septembre 2012
à l'Atelier,
1, rue de chateaubriand
44000 Nantes
Aurélie Gravelat
http://www.mpvite.org/
http://www.aureliegravelat.net/

« Mes dessins ne montrent presque rien.

Cette épure est liée d’abord à une volonté de filtrer ce qui se donne à voir. D’éliminer les tracés, de ne réduire le dessin qu’à un essentiel. Une(des) ligne(s), dialoguent. Figures sur un fond blanc. Et puis sont en jeu des gestes francs : plis, coupe, déplacement, rupture ou retournement.
Je cherche cette simplicité par la répétition et les variations, infimes, du geste qui trace. Du mouvement pour lui-même. Il y a une attention au tracé, à la qualité d’une encre, au séchage, au collage. Des éléments qui déplacent, le dessin. Un dessin discret.
Le support – la feuille, la page – est le premier élément du dessin. La ligne se joue du bord, déborde. Et dialogue avec l’espace : celui même du dessin – le(s) blanc(s) – et au delà : le mur et le lieu ou le dessin s’inscrit / s’expose.
[…] Mon travail se nourrit d’un intérêt certain pour l’architecture et l’espace : j’écris : l’espace même du dessin, le(s) blancs du papier, et l’espace hors, la où le dessin s’expose / s’accroche/ déborde.
Mon appréciation de l’architecture se joue dans le « vivre » des espaces, les habiter, poétiquement. Il y également, pour moi toute la question de sa représentation, au regard des questions ouvertes par les traités de perspective à la renaissance, et de ses remises en cause.
Ce qui m’intéresse plus particulièrement aujourd’hui, dans cet amorce de réflexion sur la (re)présentation de l’espace, ne serait pas de l’ordre pas la représentation illusoire, mais projective. Des rapports entre plans et espace. Cartographie d’un espace. Ou plutôt anatomie.
La construction, les rabattements.
Et puis prendre en compte littéralement la planéité du support sur lequel je dessine. »
Aurélie Gravelat. Extrait du dossier de presse.
http://www.mpvite.org/ressource/image-agenda/DP-SPECIFIC-SPACE-BD.pdf

lundi 11 juin 2012

Thierry Goffart expose

Thierry Goffart
expose
Au fil de l’eau
dessins
du 8 au 30 juin 2012
à la Galerie Didier Devillez
53, rue Emmanuel Van Driessche
1050 Bruxelles



dimanche 10 juin 2012

Exposition des travaux des étudiants

Exposition des travaux des étudiants
de master 1 et 2.
Vous pouvez nous retrouver à l’ex-Dexia Center, 50 rue de l’Ecuyer, 1000 Bruxelles, le jeudi 21 juin à partir de 18 h ou les vendredi 22, samedi 23 et dimanche 24 juin de 14 à 18 h.


Exposition Pierre Buraglio

Exposition Pierre Buraglio
Galerie Jean Fournier
22 Rue du Bac, 75007 Paris.


Pierre Buraglio, Kamerad I, 2000-2011, 65 x 92 cm.

« La belle exposition Buraglio actuellement présentée par la galerie Jean Fournier (jusqu'au 30 juin) me paraît constituer par elle-même une réponse cinglante à un propos de Wim Delvoye relevé dans Le Monde du 31 mai : « Il y a une débilisation de notre culture et j'en suis le complice ». Buraglio s'est déjà exprimé sur ce thème : « Je me refuse à céder aux sirènes du désenchantement, au nihilisme nouvelle manière, et invite mon entourage plus jeune à faire de même, à résister aux discours qui instillent l'engourdissement, font frein, inhibent... Je suis las de lire ou entendre tel ou tel nous asséner : « ère du vide », « tyrannie du vide », « société du non sens... Je ne sais si ces thuriféraires du malheur mesurent à quel point leur accent rappelle celui d'une certaine extrême-droite. Ne retrouve-t-on pas chez eux un ton à la Drieu la Rochelle ?... » Buraglio ne se complaira jamais dans la débilisation de la culture et n'en sera évidemment jamais le complice. Il n'en restera pas moins un témoin passionné de son temps par les moyens volontairement humbles de son art.
Volontairement humbles : Pierre Buraglio a depuis toujours adopté « Le parti pris des restes » (c'est le titre de son exposition) […]. Aujourd'hui, Le parti pris des restes fait aussi référence au Parti pris des choses publié par Francis Ponge en 1942 […]. Buraglio […] a souvent récupéré des traces de son œuvre. Il emploie des scories, note Gilbert Lascault : « Elles sont vouées d'abord à la poubelle : des débris, des traces, laissées à des étapes de son travail. Plus tard il les reprend. Il les récupère. Il les recueille. Il les « réutilise » dans un processus de recyclage. » […] Voyez les peintures et les dessins du Parti pris des restes, entendez, par métonymie, les murmures et les cris qu'ils portent. […] »
Jean-Luc Chalumeau
07-06-2012

http://www.visuelimage.com/
http://www.galerie-jeanfournier.com/artist_detail.php?ar=101&af=1&p=3&g=2

jeudi 19 avril 2012

Cursif, le dessin dans tous ses états n°2



Cursif, le dessin dans tous ses états n°2

Rendez-vous / lancement en présence des auteurs et des éditeurs,
mercredi 25 avril, à 18h.
Galerie Jean Fournier,
22 rue du Bac,
Paris 7è,
Cursif a été imaginée dans le cadre du projet Dessiner-Tracer piloté par l'Association des conservateurs des musées du Nord-Pas de Calais en collaboration avec la section fédérée des musées de Picardie, le musée F. Rops de Namur, le réseau des musées de l'Ulb et le Frac Picardie.
http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=2277

lundi 16 avril 2012

Thinking through Drawing 2012

Thinking through Drawing 2012: Drawing in STEAM
Call for abstracts
http://drawingandcognition.pressible.org/2012-2
13-15 September 2012, Wimbledon College of Arts, London
Following from last year’s interdisciplinary symposium, we are happy to announce Thinking through Drawing 2012. The event will bring together artists, educators, scientists, medical practitioners, philosophers, engineers, computer scientists, and more, to examine the uses of drawing across Science, Technology, Engineering, Arts and Maths.
How is drawing used within and between these disciplines? What is the relationship between drawing in the Arts and STEM subjects? What is our current understanding of drawing, cognition and learning, and how is it contributing to curriculum development and instructional design in these areas?
Thinking through Drawing 2012 will address these issues, exploring learning and teaching practices and new research directions. The symposium will be an active discursive platform in which we consider the place of drawing across disciplines and professions.
We will be joined by colleagues from the UK, Europe and US in order to share practice and discussion across countries as well as disciplines.
Abstracts can be submitted for papers, workshops or drawn pieces. Work may be selected for inclusion on the online platform, and/or presentation at the event.

Deadline for abstracts: 20 June 2012
Submission guidelines:
Abstracts to be 300-500 words in length with images as appropriate.
Please specify:
- The discipline(s) you represent
- The format of the proposal (paper, workshop, discussion, drawn/practice based work)
- The time & resources required
Send submissions to:
drawingandcognition@gmail.com

dimanche 15 avril 2012

Victor Hugo, Les arcs-en-ciel du noir

Exposition : “Les arcs-en-ciel du noir : invitation à Annie Le Brun”
Du 15 mars au 19 août 2012
Maison de Victor Hugo
6, place des Vosges
75004 Paris
Victor Hugo, Paysage aux trois arbres, 1850, plume et lavis d'encre brune, encre noire (?), crayon noir sur papier vélin.
« Affleurement des ténèbres […] émergeant d'un horizon qui n'est ni eau, ni pierre, ni lumière, mais affirmation de l'énergie noire qui tient tout le paysage, jusque dans la dérision du graffiti qui accompagne au verso ce dessin. À l'évidence, là s'exprime quelque chose qui déborde l'écriture et le dessin lui-même, rendant compte de ce qui se joue au-delà de tout contour dans la rumeur des choses. Débordement du temps aussi puisque ces châteaux de pluie, ces ruines de brume, ces villes de fumée, Victor Hugo les dessinera bien des années après, entre dix et vingt ans plus tard. Débordement du sujet enfin qui implique celui du médium, puisque jusqu'à la fin on pourra faire correspondre à un même dessin un grand nombre de textes, comme un même texte semblera faire écho à maints dessins.

Victor Hugo, Chemin de ronde d'un château effondré, vers 1850, plume, pinceau, encre brune et lavis, crayon de graphite, crayon noir, rehauts de gouache blanche, grattages sur papier cartonné beige.


Ce qui commence là avec Le Rhin ne va plus s'arrêter, suivant le cours de cette rêverie-fleuve. Je veux parler d'un progressif retour au noir, qui se manifeste par le fait qu'un grand nombre des lettres correspondant à chaque étape du voyage se terminent sur une vision nocturne ou crépusculaire. Plus encore, à considérer, dans la multitude des dessins qu'avec le temps ce voyage va continuer de générer, le nombre impressionnant de ces « châteaux de légende, escaladant, avec leurs cimes bousculées, leurs pignons en déroute, leurs clochers fous, les plaines ravinées d'un ciel saturé de pluies et gorgé de foudre"» (1), je ne peux m'empêcher de penser que Victor Hugo est là en train de se réapproprier l'espace du château, cherchant d'une brume à l'autre celui qu'il va faire sien et dont la singularité sera d'être toujours autre.
Je ne peux m'empêcher non plus de penser qu'il y va là de l'affirmation d'une inactualité qui vient conforter chez lui une vision de l'histoire moins cyclique que cosmique, où les êtres et les choses trouvent place parmi les autres événements naturels. Ce qui n'est pas sans changer le regard sur toutes choses : « Où cesse la certitude historique, l'imagination fait vivre l'ombre, le rêve et l'apparence. Les fables végètent, croissent, s'entremêlent et fleurissent dans les lacunes de l'histoire écroulée, comme les aubépines et les gentianes dans les crevasses d'un palais en ruine. » (2) Car on doit aussi au Rhin d'être la défense et l'illustration de cette analogie entre l'imagination et la végétation, où je me plais à reconnaître une des plus belles floraisons des arcs-en-ciel du noir. »

Annie Le Brun, Les Arcs-en-ciel du noir : Victor Hugo, éd. Gallimard, coll. Art et Artistes, 2012, 160 pages - 45 ill, pp. 62-63.


(1) J.-K. Huysmans, “Les dessins de Victor Hugo”, Ecrits sur l’art, éd. Bartillat, 2006, p. 436.
(2) Victor Hugo, Œuvres complètes, Le Rhin, lettre XIV, in éd. Robert Laffont, coll. Bouquins (quinze tomes), Voyages, p. 102.


mardi 20 mars 2012

SIGNATA Annales des sémiotiques / Annals of Semiotics

SIGNATA Annales des sémiotiques / Annals of Semiotics
SIGNATA est une revue visant à réunir, organiser et mettre à l’épreuve les contributions qui animent les recherches sémiotiques aujourd’hui.
Le titre SIGNATA condense deux questions importantes se posant à propos du parcours de la discipline sémiotique : son origine en tant que science des signes et science de l’indicialité et de l’indexicalité, et son développement en tant qu’étude de l’acte de marquer et de tracer (le verbe latin signare signifie à la fois tracer et indiquer). SIGNATA se réfère donc simultanément aux objets tracés ainsi qu’aux pratiques d’inscription du sens.
La revue ne privilégie aucune théorie, aucune école ou aucun objet d’étude en particulier : son but est de nourrir la sémiotique comme projet disciplinaire. On envisage ainsi cette dernière comme discipline reposant sur des bases épistémologiques fortes ; on reconnaît en même temps que sa méthodologie s’est développée de manière plurielle, grâce à son dialogue constant avec des disciplines limitrophes telles que la linguistique, la rhétorique, la philosophie du langage, les sciences cognitives, l’esthétique, la sociologie, l’anthropologie, les sciences de l’information et de la communication.
La revue vise d’une part à recenser les questions actuellement discutées dans le domaine des sciences du langage et de l’autre à structurer des axes de recherche sémiotique internationalement reconnus. Sans se soucier des frontières géographiques, elle porte une attention toute particulière aux bibliographies récentes et aux débats de la dernière décennie sur le monde du sens et les procès de la signification. En même temps, elle propose d’articuler ces études autour d’un ensemble de concepts et de problématiques clé, que chaque numéro met en avant, de manière à profiler un projet disciplinaire global.
Outre son dossier thématique et sa rubrique « Varia », chaque numéro comportera une interview d’un spécialiste appartenant au monde sémiotique, qui interviendra sur les thématiques illustrées par le numéro et sur la manière dont elles y ont été développées.
L’originalité de la revue réside en somme dans son ambition de recouvrement et d’organisation de la recherche internationale. De ce point de vue elle se présente aussi comme une série d’annales.

Volume n° 1 (2010)
Cartographie de la sémiotique actuelle / Mapping Current Semiotics
Volume n° 2 (2011)
La sémiotique entre autres / Semiotics among others
Volume n° 3 (2012)
L’institutionnalisation de la sémiotique entre disciplines et professions / The Institution of Semiotics

SIGNATA, Secrétariat de rédaction
ULg, Service de Sciences du langage et Rhétorique
Place Cockerill, 3-5, bât. A2
4000 Liège
Belgique
signata.annales@gmail.com
http://www.pulg.ulg.ac.be/signata

Cygne noir, revue d’exploration sémiotique




Cygne noir, revue d’exploration sémiotique
APPEL À CONTRIBUTION
La toute nouvelle revue d’exploration sémiotique Cygne noir lance son premier appel à contribution. Liée au programme de doctorat en sémiologie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la revue a pour mission de fournir aux chercheuses et chercheurs développant une pratique sémiotique un espace de publication exploratoire et scientifique. Le premier numéro, qui doit paraître à l’hiver 2013, aura pour thème ce qui confère son nom à la revue, soit la théorie du « Cygne Noir » – imprévisibilité et sérendipité dans les processus sémiotiques fondant l’épistémè.

Suivant, dans l’essence, les recherches de Nassim Taleb sur les limites de la connaissance et le poids de l’imprévisibilité dans nos schémas épistémiques (Le cygne noir : la puissance de l’imprévisible, Paris, Les Belles Lettres, 2008), un Cygne Noir est une figure symbolique renvoyant à un événement hautement imprévisible qui survient et qui ébranle nos cadres normatifs. C’est une aberration qui fait rupture dans la cohérence de nos modèles encyclopédiques et qui force la reconsidération à la fois de nos connaissances établies et des modes d’acquisition et de validation de ces connaissances, voire certitudes – soudainement reconnues comme erronées. La nécessité de rendre cohérente cette donnée aberrante produit des explications qui retracent des effets de prévisibilité rétrospectifs. Symétriquement, un événement hautement prévisible qui ne survient pas peut également être appelé un Cygne Noir. Le Cygne Noir symbolise et traduit ainsi la stupeur d’une conscience prenant acte des limites de l’induction et de la probabilité.

Prenant appui sur cette théorie et s’en inspirant pour fonder la thématique de son numéro initiatique, la rédaction du Cygne noir invite chercheuses, chercheurs, auteur-e-s et artistes à lui soumettre des propositions s’inscrivant dans les grandes orientations théoriques qui convergent sous l’égide de la discipline sémiotique et rappelle aux intéressés l’esprit d’ouverture qui préside à la fondation de la revue, tant par rapport aux objets traités qu’à la forme que peuvent prendre les différentes contributions.

Le Cygne noir propose trois champs possibles où inscrire sa contribution :
1. « Jeux de concepts » comprend les écrits scientifiques ;
2. « Jeux de langages » met à l’épreuve la plasticité de la langue sous toutes ses formes (de la narration à la poésie, et au-delà) ;
3. « Jeux d’images » capture et exploite les images fixes et mobiles dans une perspective sémiotique (de la photographie à la vidéo, et au-delà).

Veuillez soumettre vos propositions au plus tard le 21 mars 2012 à l'adresse suivante :
redaction@revuecygnenoir.org

Votre proposition doit comporter :
1. Un titre et un court résumé (500 mots maximum) ;
2. Une courte notice biographique (250 mots maximum) comportant les informations suivantes : votre nom complet, votre statut, votre établissement de rattachement (s’il y a lieu), votre département et vos coordonnées (adresse postale, numéro de téléphone et adresse courriel).

Calendrier :
Les propositions de contributions (titre et court résumé) seront envoyées avant le 21 mars 2012.
L’acceptation des contributions sera notifiée avant le 5 avril 2012.
Le texte final, prêt à la publication sera envoyé avant le 31 mai 2012.
Vous trouverez tous les détails nécessaires concernant le Cygne noir : revue d’exploration sémiotique à l’adresse suivante :
http://revuecygnenoir.org

Image et philosophie : les usages conceptuels de l’image

Image et philosophie : les usages conceptuels de l’image
Colloque international
ULB-FUSL, 23-24 mars 2012

Vendredi 23 mars 2012
Université Libre de Bruxelles
Salle Henri Janne, Bâtiment S 15ème étage
Campus du Solbosch
Avenue Jeanne 44
1050 Bruxelles

9h : Introduction, Augustin Dumont et Aline Wiame
9h30 : Sophie Klimis, Décrire l’infigurable. Les mises en Forme de l’âme dans le «Phèdre» de Platon
10h50 : Augustin Dumont, Feinte, doute et jeu l’image. La duplicité de la représentation dans la métaphysique de Descartes
11h50 : Lorenzo Vinciguerra, Spinoza et l’image

14h : Nathanaël Masselot, La fonction transcendantale de l’image chez Kant
15h20 : Charles Théret, L’image dans la philosophie de l’identité de Schelling
16h20 : Laurent Van Eynde, Le jeu de l’image selon Eugen Fink : d’une phénoménologie à une ontologie,

Samedi 24 mars 2012
Facultés universitaires Saint-Louis
Local P61 (6ème étage)
43 Bd du Jardin Botanique
1000 Bruxelles

9h30 : Sabine Plaud, La carte, le plan et l’arbre généalogique : usages philosophiques de l’image dans la méthode du second Wittgenstein
10h50 : Ioulia Podoroga, Bergson et la question de l’immédiat. Du concept à l’image
11h50 : Andrea Cavazzini, L’image chez Bachelard

14h : Arnaud Tomès, Pouvoirs et limites de l’image chez Sartre
15h : Ludovic Duhem, Le fonds des images. Intuition philosophique et devenir des idées selon Simondon,
16h20 : Aline Wiame, Le pensable et le visuel selon Deleuze. De la critique de l’image de la pensée à la fabrique de l’image pure

lundi 19 mars 2012

Ralph Dekoninck – Conférence

Ralph Dekoninck – Conférence
“A travers le miroir. L'expérience du seuil dans les arts visuels à l'âge baroque”
lundi 26 mars 2012 à 18 heures
Solvay Brussels School of Economics and Management
rez-de-chaussée – salle R42.2.113
42, avenue Roosevelt, 1050 Bruxelles
« Dans la peinture des temps modernes, la cadre s'offre comme l'une des modalités les plus fascinantes de réflexion méta-picturale comme l'a magistralement démontré Victor Stoichita dans L'Instauration du tableau. Je souhaiterais prolonger ce travail en envisageant l'expérience du seuil dans la peinture essentiellement religieuse à l'âge baroque. Il s'agira de montrer comment la peinture devient alors un espace de projection et d'introjection dans un constant va-et-vient entre image mentale, image physique et image surnaturelle. »
Conférence organisée conjointement par ECARES (ULB, tél. 02 650 38 46) et le Département d’Histoire de l’Art et d’Archéologie (ULB, tél. 02 650 24 19)

jeudi 15 mars 2012

Déplacer, déplier, découvrir

Déplacer, déplier, découvrir. La peinture en actes (1960-1999)
Martin Barré, Jean Degottex, Marc Devade, Simon Hantaï, Michel Parmentier
03 mars-27 mai 2012

LaM
1 allée du Musée
F - 59650 Villeneuve d’Ascq
Communiqué de presse
« Chaque artiste, au sein d'une salle spécifique, est représenté dans cette exposition par un moment particulier de son parcours où tous les acquis ont été volontairement remis en question afin de tenter de redéfinir l'idée de tableau sans renoncer à la peinture pour autant: Simon Hantaï à travers les Panses de 1964-65; Martin Barré avec les «bombes aérosol» de 1963-67; Marc Devade à travers les séries de peintures «H» de 1975-77; Jean Degottex avec les Lignes Report, les Lignes-Report-Noir, les Report-Noir et les Papier-Report de 1977-78; Michel Parmentier à travers les «toiles noires» de 1983-84 et les œuvres sur papier puis sur calque de 1987-99.
Le fait que la pratique de ces cinq artistes soit toujours demeurée attachée à l'idée de tableau souligne également l'indépendance de leur démarche dans un contexte où il était bien plus question de reconstruire le fait pictural hors du faire pictural. Que signifie, dès lors, cette fidélité presque continue à la toile ou à la feuille de papier? Quelle singularité développent ces notions d'abstraction(s) radicale(s) qu'ils expérimentent tour à tour? Et quels espaces, à travers des figures récurrentes de déplacement, semblent-ils déplier et ainsi (re)découvrir?
Car si tous considèrent la peinture ou le dessin comme le seul lieu d'émergence possible du geste de l'artiste, tous abordent, quoique chacun à sa manière, le tableau comme un territoire d'aventures et d'expérimentations libre et ouvert, où les notions de limites et de support sont sans cesse réinterrogées au point que l'au-delà de la surface et du cadre y joue un rôle paradoxalement central et fondateur.
“Déplacer, déplier, découvrir. La peinture en actes (1960-1999)” permet de prendre la mesure d'attitudes et de démarches encore trop sous-estimées au sein de la production artistique française de la seconde moitié du XXe siècle, et d'analyser ces voies nouvelles dans lesquelles chacun s'est tour à tour engagé. Et, sans pour autant remettre l'autobiographie au cœur de l'œuvre, elle pose la question ontologique de la prise de parole ou du retrait dans le silence au sein d'une démarche artistique, comme de l'existence d'un geste ultime ou de l'exigence d'un absolu à l'intérieur même du tableau. »
http://www.musee-lam.fr/

FID online

Foire Internationale du Dessin online
Pour sa 4e édition, la Foire Internationale du Dessin évolue et devient la première foire de dessin online, 100% web !
Autre nouveauté : la FID est ouverte aux étudiants des écoles d'art internationales (et non uniquement européennes) ainsi qu'aux post-diplômés.
• Étudiants : à partir de la 3e année d’études.
• Jeunes artistes : diplômés depuis maximum 3 ans.

Les candidats sont sélectionnés par un jury d'experts reconnus et les lauréats FID 2012 gagnent des expositions dans les galeries internationales partenaires.

Une seule façon de postuler : en ligne sur le site
http://onlinefid.com/
http://onlinefid.com/apply
Les candidatures sont ouvertes du 13 mars au 13 avril 2012.

mercredi 14 mars 2012

Création de la revue-dessin

Une tentative de ce genre
Les Éts. Decoux sont heureux de vous annoncer la création de leur revue-dessin téléchargeable sur le site
http://www.ets-decoux.com/
« Notre revue-dessin est intitulée Une tentative de ce genre.
Elle aborde l’art du tracement à travers l’actualité et l’analyse d’images.
D’un côté, la revue met en scène une iconographie colorée pour fixer la diversité des desseins du monde. De l’autre côté, elle reproduit des notes exposées vite, en noir et blanc, sans ordre particulier sur le dessin. La seule vue de ces quatre pages fait de l’enseignement qu’elles constituent en elles-mêmes un plaisir.
Une tentative de ce genre est diffusée sous format PDF dès mars 2012.
La revue-dessin peut être librement imprimée.
Elle paraît deux fois par mois sauf en juillet-août. »

Actualité:
Notre dernier ouvrage est présenté dans le cadre de l'exposition "Présent!" jusqu'au 22 avril à la Centrale électrique, place Sainte-Catherine 44, 1000 Bruxelles.
Quelques éditions des Éts. Decoux seront présentées par "Art contemporain chaque jour" à "Artists Print" du 22 au 25 mars chez Komplot.
Vernissage : jeudi 22 03 2012 / 17:00 >> 20:00
Du vendredi 23 au dimanche 25 03 2012 de 14:00 à 19:00
Lieu : Komplot : 295 avenue Van Volxem, 1000 Bruxelles.

mardi 13 mars 2012

Journées portes ouvertes

Retrouvez-nous dans l’atelier de dessin
les vendredi 16 (de 10 à 21 h.)
et samedi 17 mars 2012 (de 10 à 18 h.)
pour les journées portes ouvertes de l’Académie
144 rue du Midi
1000 Bruxelles

Benoît Félix, 1 ml de couleur

Benoît Félix invité de l’édition 2012
“Art et Science” : l’infiniment petit
dessins, vidéos, installations
Espace Athéna, Gembloux Agro-Bio Tech,
Passage des Déportés, 2
B-5030 Gembloux
ce mercredi 14 mars à partir de 17h30
du 12 au 25 mars 2012 de 12h00 à 13h00,
les mercredi, samedi, dimanche de 14h00 à 18h00.

L’exposition “Art et Science” à Gembloux s’intéresse à la matière, celle qui nous constitue et nous entoure afin de mieux la comprendre, l’exploiter et la percevoir. Elle nous emmène à la découverte de l’atome et des nanostructures au travers d’œuvres d’artistes, d’explications scientifiques et d’expériences didactiques.
Cet événement, résultat d’un partenariat entre Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège), le Centre Culturel de Gembloux et l’Atelier Sorcier, s’inscrit dans les activités du Printemps des Sciences en Fédération Wallonie-Bruxelles.
http://www.gembloux.ulg.ac.be/institution/presse/communiques/cp20120309/

http://www.benoitfelix.com/

lundi 12 mars 2012

Transmission et création

Rencontre/débat
Transmission et création
Mercredi 14 Mars 2012 de 18h à 20h
à La Centrale électrique, Centre for contemporary art
Place Sainte-Catherine 44
1000 Bruxelles
dans le cadre de l’exposition Présent ! (300e anniversaire de l’Académie royale des Beaux- Arts de Bruxelles/Ecole supérieure des arts)

Trois écoles supérieures d’art se retrouvent pour discuter du thème qui traverse l’exposition PRESENT !
Intervenants :
– Corinne Diserens, directrice de l'Ecole de Recherches Graphiques (ERG, Ecole supérieure des arts)
– Caroline Mierop, directrice de l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts Visuels (ENSAV La Cambre)
– Marc Partouche, directeur de l'Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles/École supérieure des arts
Modérateur :
– Lucien Massaert, éditeur responsable des éditions “La Part de l’Œil”
Ruptures, strates, couches, mille feuilles, contribuent à façonner l’identité d’une école d’art qui est aujourd’hui le principal lieu de transmission d’un savoir artistique constitué d’une double caractéristique : passage d’une génération à l’autre (entre héritage et rupture), formation et transformation d’une communauté dont les lois commencent à s’éprouver là. Elle est aussi une institution dont la liberté de pensée et d’action, en tant que telle et pour chacun de ses membres, est unique dans l’enseignement supérieur et irremplaçable dans un contexte marchand très contraignant. En son sein s’expérimente, comme nulle part ailleurs, un « faire » nourri par des « savoirs » multiples ou, pour le dire autrement, une philosophie en acte…Si une école n’est que le point de rencontre des influences les plus fortes qui traversent la société tout entière, si elle n’est que le reflet de son temps s’exténuant à s’adapter aux pensées et aux techniques à la mode, alors elle faillit à ses fonctions. D’une certaine façon, une école doit, comme un artiste, avoir la volonté de connaître et de transformer le monde, en tout cas d’essayer de réfléchir à ce qui constitue l’art à un moment donné pour essayer de jeter quelques-unes des bases à partir desquelles se dessine le visage qu’il aura demain. Elle est donc active, et non seulement en activité.
La création et la transmission de l’art (son enseignement) sont indissociables. Les formes de l’art pénètrent en profondeur les processus de transmission, leurs objectifs, leurs méthodes et réciproquement.
INFO : www.lacentraleelectrique.be ou 02/279 64 36-35

jeudi 23 février 2012

2012 DRN - Call for Papers‏ and virtual drawing exhibition

2012 DRN - Call for Papers‏ and virtual drawing exhibition
Drawing Research Network Call

The Directors of the DRN & TRACEY are pleased to announce the 2012 Drawing Research Network Conference. The conference will be taking place at Loughborough University on September the 10th and 11th 2012, hosted jointly by the School of the Arts and the Design School.

The conference theme, of Drawing Knowledge, attempts to engage with the twin questions of what constitutes drawing and what constitutes knowledge; of how knowledge authenticates drawing acts and how drawing might be constructive of knowledge. The theme questions whether traditional epistemological schemes can be addressed through the agency of drawing or whether drawing challenges these schemes with a new vision of its own. The call suggests the following as starting points in the discussion, as possible themes, as prompts and as provocations:

• Is drawing utilised sufficiently as a fundamental tool for thinking across disciplines? What cross-disciplinary case studies are there into the uses of drawing as a problem solving tool capable of generating and testing ideas?
• What role can drawing play at each stage of the design process, and in enhancing design thinking?
• How aware are we of conventions?
• How is drawing as an experimental approach and attitude distinct from drawing as an outcome and discipline (e.g. Frayling's "Research through Art and Design or Research for Art and Design" : Frayling, Christopher., Research in Art & Design, Royal College of Art Research Papers, Vol 1, Number 1, 1993/4, ISBN 1874175551)?
• How has the practice of drawing in education changed, and how do we ensure its continued relevance in an increasingly digital age?
• Is the teaching of drawing distinct from the teaching of art and design, and what current role does it play?

The conference invites a range of different forms of submission. We are calling for:
• Drawn submissions addressing or challenging the conference theme
• Full theoretical, historical, educational papers or reports on practice addressing the conference theme
• Performative drawing submissions addressing or challenging the conference theme
• Drawing pieces for inclusion in the DRN 2012 Juried ‘Digitally Projected’ virtual drawing exhibition (see the exhibition call attached below)

In the first instance proposals for submissions are invited to the Directors of the DRN by the 2nd of April 2012. All papers will be put through a peer review process. A selected sample of submissions will be published as part of a special edition of the journal TRACEY, or be included in the TRACEY/PROJECT space. All contributions that are accepted for the conference will be carried as part of the Conference Proceedings via the DRN website.

Physical submissions should be sent to:
c/o Simon Downs – The School of the Arts, Loughborough University, Loughborough
LE11 3TU – UK

Electronic submissions should be sent to:
s.t.downs@lboro.ac.uk
or
r.marshall@lboro.ac.uk

Both the electronic and physical submission should include the following information:
∆ Author(s) / Artist(s)
∆ Institutional Affiliation (if any)
∆ 300 word outline of proposed submission
∆ Submission type:
◦ Drawn / Practice-based submissions
◦ Theoretical, philosophical or contextual papers
◦ Proposals for a performative piece
◦ Drawn pieces for inclusion in the exhibition (see below)

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ANNOUNCING: An Open Call for ‘Digitally Projected’ virtual drawing exhibition for the DRN, Drawing Research Network, Conference 2012 – DRAWING KNOWLEDGE
Theme ‘the real and the illusory’ – to be curated and selected by Sue Gollifer, University of Brighton, UK

This call is for an exhibition of ‘drawings’ that reveals the varied approaches to the medium of and its practice, in the light of digital enhanced applications. But with specific reference to work that builds on the idea of drawing as being a problem solving generational tool for creating new knowledge across all forms of art and design disciplines.

To be considered for this exhibition, please submit your works (up to 5) on this theme to Deborah Harty:
d.j.harty@lboro.ac.uk
Please save them in the following sizes and file formats: JPG/TIFF/PDF – 120 dpi -1024/2 or 512 pixels wide, and 768/2 or 384 pixels high

Also to include in a separate word format document:
1. Name and affiliation
2. Email and www site
3. Titles of works
4. Brief bio max -100 words
5. Brief description - 50 words per image.

mercredi 15 février 2012

A Dangerous Méthod de David Cronenberg

A Dangerous Méthod de David Cronenberg
par Geneviève Morel
http://www.oedipe.org/fr/spectacle/cinema/dangerousmethod

« […] Comme la pièce de Hampton, ce premier film « historique » du réalisateur prend sa source dans des documents qui ne furent découverts qu’en 1977 dans les archives de l’ancien Institut de psychologie de Genève par le professeur Aldo Carotenuto, spécialiste de Jung. Sabina Spielrein, une jeune fille de 19 ans issue d’une riche famille de Juifs russes, fut hospitalisée à l’hôpital psychiatrique du Burghölzli, du 17 août 1904 au 1er juin 1905 pour y soigner son hystérie. Son psychiatre fut Carl Jung qui y travaillait sous les ordres de Bleuler. Il y expérimentait sa méthode des associations, inspirée assez librement par la psychanalyse freudienne : une très belle scène quasi bergmanienne du film montre d’ailleurs Sabina, Jung et son épouse en train d’expérimenter, grâce à des appareils sophistiqués, sa méthode « scientifique », avec mesure des temps de réaction et des intensités d’émotion. Sabina fut la première personne que Jung tenta de soigner grâce à la méthode freudienne, ce dont témoigne d’ailleurs le début de sa correspondance avec Freud [v]. Or, les documents de 1977 nous apprennent qu’ils eurent une liaison amoureuse passionnée. La « cure » continua en privé alors que Sabina Spielrein, « guérie » de son hystérie, poursuivait des études de psychiatrie à Zürich où elle obtint son diplôme en 1911 avec un mémoire, « Le contenu psychologique d’un cas de schizophrénie », écrit sous la direction de Jung. Plus tard, elle rencontra Freud à Vienne et devint membre de la Société psychanalytique de Vienne, où elle présenta, lors des fameuses soirées du mercredi, « La destruction comme cause du devenir », travail certes influencé par Jung, mais dont certains thèmes anticipaient la pulsion de mort, comme Freud le reconnut en la citant dans son Au-delà du principe de plaisir (1918) puis dans Le malaise dans la civilisation (1930). Mariée, elle retourna en Russie en 1923 après avoir travaillé à Genève et à Lausanne (elle analysa notamment Piaget). Sabina Spielrein connut une existence difficile sous le stalinisme qui interdisait la psychanalyse. Son mari fut assassiné lors des purges staliniennes et elle-même connut plus tard une fin tragique avec ses deux filles : elles furent exterminées par balles comme juives le 12 août 1942 à Rostov-sur-le-Don, la ville natale de Sabina, par un Einsatzkommando nazi. Il ne restait pas grand-chose de l’histoire et de l’œuvre de Sabina. Ses articles avaient bien été publiés par les Freudiens mais, trop marqués par sa fréquentation de Jung, ils étaient tombés dans l’oubli. Bien sûr, il y avait ces notes en bas de page de Freud, et les lettres où Jung interroge Freud sur ses difficultés avec « son étudiante russe », en dissimulant sa liaison avec elle. Jung avait même fait publiquement le récit du cas de Sabina au congrès d’Amsterdam en 1907.
En 1977, on découvrit donc la correspondance de Sabina avec Jung et Freud, ainsi que le journal de Sabina entre 1909 et 1912 [vi]. Les lettres de Jung à Sabina et son journal clinique sont encore aujourd’hui interdits à la publication par les héritiers de Jung qui admettent sa maîtresse officielle Tony Wolf (acceptée par Emma Jung, sa femme), mais dissimulent la liaison avec Sabina, sulfureuse puisque elle a eu lieu pendant la cure, sous transfert. La passion de Sabina s’écrit de façon exaltée dans son journal. […] »

v. Sabina est l’objet d’une des premières lettres de Jung à Freud le 23 octobre 1906.
vi. Cf. Sabina Spielrein. Entre Freud et Jung, textes de Sabina Spielrein, Aldo Carotenuto, Carlo Trombetta, Michel Guibal, Jacques Nobécourt, Paris, Aubier Montaigne, 1981 ; réédition 2004. Cf. aussi le commentaire de Nicolle Kress-Rosen dans Trois figures de la passion, Paris, Arcanes, 1993.

Geneviève Morel

mardi 7 février 2012

ARBA-ESA / exposition “PRESENT”

ARBA-ESA / exposition “PRESENT”
La Centrale électrique
Place Sainte-Catherine 44 - 1000 Bruxelles
De Markten
Vieux Marché au Grains 5 - 1000 Bruxelles
16/02 - 22/04 2012

L’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, en partenariat avec La Centrale électrique et De Markten, consacre l’un des volets de son 300e anniversaire à une exposition réunissant 30 artistes présents sur la scène artistique nationale et internationale ; un dénominateur commun : tous ont suivi un cursus à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Ces plasticiens représentent plusieurs générations et couvrent toutes les pratiques de l’art sans exclusivité de support, de medium (peintures, photographies, vidéos, sculptures, dessins, installations, performances) ou de sujet en dehors de tout dogmatisme esthétique ou « effet » d’école.

Thorsten BAENSCH, Stephan BALLEUX, Michel BARZIN, Jérôme CONSIDÉRANT, Kikie CREVECOEUR, Marco DE SANCTIS, Anne-Sophie DE VISSCHER, Ets. DECOUX, Stéphane EBNER, Benoît FÉLIX, Anne FONTENELLE, Raphaëlle GOFFAUX, Anne HERBAUTS, Bertrand IVANOFF, Laurent JOURQUIN, Djos JANSSENS, Aïda KAZARIAN, Yves LECOMTE, Jacques LENNEP, Guillaume LIFFRAN, Arié MANDELBAUM, Hélène MOREAU, Camille NICOLLE, Aimé NTAKIYICA, Petko OGNYANOV, Daniel PIAGGIO, Robin POURBAIX, Amina REZKI, Gustavo RIEGO, Walter SWENNEN, Sofi VAN SALTBOMMEL.

http://www.arba-esa.be/300ans/site/